Repenser l'efficacité : faire plus avec moins
La stratégie fixe un objectif : « améliorer l’efficacité hydrique d’au moins 10 % d’ici 2030 » (Commission européenne, p. 7). Pour Saur, ce n’est pas un objectif lointain, mais une réalité quotidienne. Des compteurs intelligents au renouvellement des réseaux, nous réduisons constamment les pertes et optimisons chaque goutte. Notre approche ? Numérique, pragmatique et systémique. Qu’il s’agisse de l’indicateur clé de performance (KPI) de SLB sur le prélèvement d’eau par client ou des solutions de réutilisation d’Odalie pour les bâtiments, nos projets prouvent qu’il est possible de combiner impact et innovation, dès aujourd’hui.
Mais l’efficacité n’est pas seulement technique. C’est un levier stratégique pour la résilience, et cela commence par la manière dont nous finançons la transition. Dès 2021, nous avons aligné notre financement sur la performance environnementale. Nos obligations liées au développement durable et nos obligations bleues soutiennent précisément ce que la stratégie préconise : « des investissements qui modernisent les infrastructures et favorisent l’utilisation circulaire de l’eau » (p. 9). Il ne s’agit pas seulement d’outils financiers : ils financent la transformation, soutenus par des indicateurs de performance clés mesurables en matière d’économies d’eau, d’émissions et d’inclusion.
Les défis transversaux exigent des solutions intégrées.
Comme le souligne la Commission, « la résilience hydrique dépendra d’une meilleure mise en œuvre de l’acquis communautaire complet en matière d’eau, ainsi que de synergies plus fortes avec les politiques dans des secteurs tels que l’agriculture, l’industrie, l’énergie, les transports et la protection des consommateurs » (Commission européenne, p. 12).
Chez Saur, nous vivons cela au quotidien. Un exemple notable est la collaboration entre notre filiale, Nijhuis Saur Industries, et L’Oréal dans leur usine de production de Varsovie. Ensemble, nous avons développé une station de recyclage de l’eau de pointe qui traite et réutilise environ 75 000 mètres cubes d’eau par an, réduisant ainsi de moitié la consommation d’eau de l’usine. Cette initiative illustre comment l’innovation industrielle peut avoir un impact environnemental considérable.
Au-delà de l’industrie, nous travaillons avec les agriculteurs pour protéger les eaux souterraines et avec les autorités locales pour restaurer les écosystèmes aquatiques. Car la résilience ne se construit pas isolément, elle se construit ensemble, dans tous les secteurs.
Transformation numérique : anticiper plutôt que réagir
La stratégie souligne à juste titre que « la numérisation recèle un potentiel considérable pour révolutionner la gestion de l’eau et promouvoir une utilisation durable de cette ressource » (Commission européenne, p. 15). Pour nous, ce n’est pas une théorie, mais une pratique quotidienne.
Par l’intermédiaire de notre filiale ImaGeau, nous avons développé la plateforme EMI, un outil basé sur l’intelligence artificielle qui permet de prévoir les niveaux des nappes phréatiques jusqu’à 90 jours à l’avance. Cette capacité prédictive permet aux autorités locales et aux industries d’anticiper les risques de sécheresse et de gérer plus efficacement les ressources en eau. Par exemple, la ville de Nantes (France) s’appuie sur EMI pour maintenir sa capacité de production d’eau pendant les périodes de stress hydrique.
De plus, le site web public d’ImaGeau, Info-Sécheresse.fr, regroupe plus de 100 millions de points de données afin d’assurer une surveillance en temps réel des conditions de sécheresse à travers la France. Cette plateforme offre des informations accessibles et actualisées aux parties prenantes, facilitant ainsi la prise de décisions éclairées pendant les périodes critiques.
Restaurer le cycle de l'eau : de la source à la mer
Comme le rappelle la stratégie, « l’eau douce est naturellement stockée dans les sols, les zones humides, les forêts et les plaines inondables avant d’atteindre l’océan » (p. 4), d’où la nécessité de « rétablir la fonction d’éponge naturelle de nos paysages ». Chez Saur, nous investissons dans des solutions basées sur la nature, de la restauration des zones humides aux infrastructures urbaines vertes, afin de protéger la biodiversité et de renforcer la résilience.
Nous explorons également toutes les échelles d’action. Au niveau urbain, notre filiale Odalie développe des systèmes modulaires de réutilisation qui traitent et recyclent les eaux grises (eaux peu utilisées provenant des douches, des éviers et des machines à laver) afin de les réintégrer dans des usages locaux tels que la chasse d’eau des toilettes, l’irrigation ou le refroidissement. Ces solutions réduisent la pression sur les ressources en eau douce et aident les villes à évoluer vers des modèles circulaires, là où la demande est la plus forte.
Et parce que la résilience implique également de gérer ce que nous rendons à la nature, nos obligations bleues incluent des critères environnementaux stricts pour les projets de dessalement, garantissant qu’ils sont situés dans des zones soumises à un stress hydrique et équipés de solutions de traitement des saumures qui limitent l’impact sur le milieu marin.
Perspectives d'avenir
La publication de la stratégie européenne pour la résilience hydrique est plus qu’une étape importante, c’est un mandat. Chez Saur, nous sommes prêts à le mettre en œuvre en favorisant la collaboration, en développant des solutions numériques et en concevant des infrastructures qui fonctionnent avec la nature, et non contre elle.
Car la résilience ne se construit pas à partir de déclarations. Elle se construit goutte à goutte, projet après projet. Et cela commence dès maintenant.